6/11 - Plan Excell : un préalable incontournable à tout nouveau programme nucléaire - Sfen

6/11 – Plan Excell : un préalable incontournable à tout nouveau programme nucléaire

Publié le 22 mars 2022 - Mis à jour le 26 avril 2022

Le plan Excell a aujourd’hui atteint – ou dépassé – 23 des 25 engagements fixés initialement par la direction d’EDF. À travers ce plan, la filière nucléaire s’est mobilisée pour la reconquête de ses compétences,  une étape préalable indispensable au lancement d’un nouveau programme nucléaire.

Le 19 janvier dernier, à l’occasion d’un webinaire organisé par la Sfen, Catherine Back, directrice efficience technique des grands projets (EDF), a présenté le plan Excell d’EDF à mi-parcours de son déploiement. Rappelant qu’Excell était né du rapport de Jean-Martin Folz, demandé en 2019 par le gouvernement et le président directeur général d’EDF Jean-Bernard Lévy, après l’annonce du décalage de la mise en service de Flamanville 3 à cause de défauts identifiés sur des soudures, Catherine Back a indiqué que ce rapport avait permis de mettre en évidence un certain nombre d’écueils du chantier EPR. Cette mise en lumière avait inspiré les principaux axes du plan Excell, piloté par Alain Tranzer, qui a pour cela rejoint le groupe EDF en avril 2020. L’ancien dirigeant de PSA a présenté publiquement les engagements du plan Excell en octobre 2020.

Un plan en cinq axes et 25 engagements

Construit en cinq axes (gouvernance, compétences, fabrication et construction, relation fournisseur [supply chain], standardisation et réplication) auxquels s’ajoute un volet spécifique pour le soudage, le plan se décline en 25 engagements. « Sur les 25 engagements pris à l’automne 2020, a précisé Catherine Back, 23 sont au niveau attendu et les deux derniers en sont à leur dernière étape de complétion. » Le plan intègre enfin les retours d’expérience des diff érents projets EPR : Olkiluoto, Flamanville, Taishan et Hinkley Point C1.

Concernant la gouvernance, « un des travaux menés concerne la réplication d’un réacteur à un autre, a expliqué Catherine Back. On vise 95 % d’équipements reconduits entre le chantier d’Hinkley Point C (HPC) et le futur chantier à Sizewell C. Néanmoins, la réplication ne dépend pas que de notre souhait, faut-il encore que les fournisseurs continuent à vouloir faire partie de l’aventure». Mobiliser les acteurs en amont des contrats est un défi de taille. C’est pourquoi EDF, avec l’aide du Groupement des industriels français de l’énergie nucléaire (Gifen), travaille à donner de la visibilité aux partenaires sur les futurs besoins en fournitures et en compétences.

Concernant la fabrication et la construction, « l’objectif du plan est que 95 % des non-conformités fassent l’objet d’une décision dans un délai égal ou inférieur à trois mois sur le chantier HPC. Nous sommes actuellement à 93 % », a relevé Catherine Back.
Ce taux est à comparer aux 79 % relevés sur Flamanville au même moment du chantier. Le délai de traitement d’un aléa a ainsi été divisé par quatre sur HPC, celui-ci est passé de 80 jours au troisième trimestre 2020 à 20 jours au troisième trimestre 2021. « On coule deux fois plus de béton qu’il y a un an, et malgré ça on a moins de stock d’aléas en management de projet à gérer », a  déclaré Alain Tranzer, délégué général à la qualité industrielle et aux compétences nucléaires d’EDF lors de la conférence de  presse du 8 novembre 2021.

La gouvernance renforcée L’amélioration de la gouvernance a consisté à renforcer les exigences sur le franchissement des jalons afin de s’assurer de la maturité du projet avant le passage à la phase suivante. « Nous avons travaillé à la formulation des conditions de franchissement de la dizaine de grands jalons définis. En effet, la faible maturité d’un design entraîne des modifications. C’est d’ailleurs l’un des points qui a pénalisé le chantier de Flamanville », analyse Catherine Back. En plus de ce travail de jalonnement, une équipe de contrôle des grands projets a été mise en place. Celle-ci renvoie au directeur de projet un  regard indépendant sur la préparation de passage des jalons. Même si, bien sûr, ce dernier reste maître de la décision.

L’Université des métiers du nucléaire pour renforcer les compétences

L’Université des métiers du nucléaire (UMN) a été créée en avril 2021 pour renouveler en profondeur l’approche des questions liées aux compétences et aux recrutements. L’UMN vise à dynamiser l’offre de formation pour que les industriels reçoivent les talents dont ils ont besoin. Cela concerne les travaux de maintenance dans le cadre des visites décennales du parc historique ou bien pour la construction d’une série d’EPR 2. « Il ne s’agit pas, avec l’UMN, de créer un nouvel organisme de formation, mais de faciliter la lecture et la cohérence d’ensemble des formations existantes et d’identifier les manques », a pu préciser Élisabeth Terrail, présidente de l’UMN.

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Par la rédaction, Sfen I Photo © EDF – Sophie Brandstrom/PWP