4. Jimmy, de la chaleur à revendre - Sfen

4. Jimmy, de la chaleur à revendre

Publié le 24 novembre 2022 - Mis à jour le 20 décembre 2022
  • Innovations
  • réacteur à haute température
  • Start-up

Avec son microréacteur à haute température, Jimmy propose une solution pour fournir de la chaleur décarbonée et compétitive aux industriels. L’entreprise vise une commercialisation rapide avec une Demande d’autorisation de création (DAC) en juin 2023 et une première mise en service en 2026.

La start-up Jimmy s’affiche en concepteur et exploitant d’un petit réacteur produisant une puissance thermique de 10 MWth. Il appartient à la famille des High Temperature Reactor (HTR), ou réacteurs à haute température en français. Cette technologie a été testée à de nombreuses reprises à travers la mise en service de réacteurs dans plusieurs pays à travers le monde notamment aux États-Unis (Fort Saint-Vrain), au Royaume-Uni (Dragon à  Dorset), en Allemagne (THTR-300 à Hamm-Uentrop), au Japon (HTTR, à Ōarai) et plus récemment en Chine (HTRPM, à Shidaowan).

La France s’est également penchée sur cette technologie par le passé à travers différents projets du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), mais aussi avec le programme Antarès d’Areva NP  (aujourd’hui Framatome) au début des années 2000. Fort de cette expérience acquise, Jimmy a choisi de proposer un modèle simple et de très petite puissance destiné à la fourniture d’industriels cherchant à décarboner leurs besoins en chaleur actuellement pourvus par le gaz.

Décarboner la chaleur : une nécessité

« Les industriels ont besoin de changer leurs sources d’approvisionnement en chaleur, constate Antoine Guyot, P-DG et cofondateur de Jimmy. La chaleur représente près de 75 % de leur consommation énergétique et elle est à l’origine de 25 % des émissions mondiales de CO2 ». La domination des énergies fossiles s’explique notamment par leur compétitivité alors que « le coût final de certains produits peut être composé à 70 % du coût  énergétique », explique-t-il. « La chaleur est donc la base de notre économie industrielle, et aujourd’hui, la pression sur l’approvisionnement est croissante ». Une pression à la fois économique (alors que « l’offre stagne et [que] la production augmente ») et, bien sûr, écologique.

Jimmy au coeur de l’usine

Jimmy propose des « générateurs thermiques » qui viendront se loger au plus près des industriels. Chaque générateur sera placé à proximité du site de production. Exploitée sur une durée de vingt ans, une unité pourra éviter l’émission de 700 000 tonnes de CO2. La zone de l’Installation nucléaire de base (INB) sera limitée et n’empiètera pas sur les sites industriels, assure l’entreprise. Ceci est d’autant plus important que les usines sont généralement des Installations classées protection de l’environnement (ICPE). Le générateur ne viendra donc pas contraindre le client sur le plan réglementaire. Le principe : le coeur du réacteur, dont la température maximale est de 600 °C, chauffe de l’hélium qui lui-même transporte la chaleur jusqu’à un circuit intermédiaire de CO2 pressurisé faisant le lien avec l’usine.

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Par Gaïc Le Gros, Sfen

Photo © Jimmy I Vue d’artiste d’un thermogénérateur de Jimmy à proximité d’une installation industrielle.

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