Les limites d’exposition aux rayonnements
La radioprotection désigne l’ensemble des mesures prises pour assurer la protection des personnes et de leur environnement contre les effets que peut générer une exposition à des rayonnements ionisants (alpha, bêta, gamma, neutons, X).
Tout être vivant est soumis à des rayonnements ionisants naturels (tellurique, cosmique, radon) ou artificiels (médecine nucléaire). Ce phénomène s’appelle l’exposition aux rayonnements.
L’exposition
Certains rayonnements (alpha, bêta, gamma et X) sont dit « ionisants » parce qu’ils transportent assez d’énergie pour provoquer un changement de la charge électrique des atomes qu’ils traversent. L’exposition correspond donc à l’interaction des rayonnements ionisants avec une matière. Pour un organisme vivant, l’exposition peut être externe ou interne selon que la source des rayonnements est située à l’extérieur ou à l’intérieur du corps, et selon la nature des rayonnements.
Pour les travailleurs du nucléaire, la limite réglementaire d’exposition externe est de 20 mSv/an. Une exposition à une dose de 100 mSv/an peut être autorisée pour des interventions techniques d’urgence et de 300 mSv/an pour une intervention de secours à victimes.
De manière générale, hors radioactivité naturelle, la dose individuelle moyenne annuelle reste très faible pour l’ensemble des travailleurs exposés aux rayonnements ionisants en France. Par exemple, elle était de 0,30 mSv dans le secteur du médical en 2018, 1,40 mSv dans l’industrie nucléaire et 2,1 mSv pour les personnels navigants (Source IRSN rapport 2018).
Concernant l’exposition interne, la source de rayonnements ionisants est à l’intérieur de l’organisme. Elle est le résultat d’une ingestion, d’une inhalation de substances radioactives ou d’une plaie cutanée provoquant un risque de contamination interne. Cette situation est rencontrée dans le domaine médical lors de l’administration au patient de radioéléments dans un but diagnostic ou thérapeutique. Elle peut aussi se produire lorsque, par exemple, un travailleur du nucléaire aurait évolué dans un environnement « radioactif » sans protection ou avec une protection insuffisante. Heureusement, cette dernière situation est extrêmement rare, et dans tous les cas, elle fait l’objet d’une déclaration obligatoire de l’exploitant et d’un suivi médical strict de la personne exposée.
Irradiation et contamination
On évoque le terme d’irradiation pour une exposition externe aux rayonnements ionisants, c’est-à- dire quand une personne est exposée de l’extérieur par des rayonnements ionisants à partir d’une ou de sources radioactives à proximité. L’irradiation s’arrête dès lors que la personne s’éloigne de la source ou qu’elle se protège par des écrans appropriés.
Une contamination externe est par exemple quand une personne a été contact avec des éléments radioactifs et que ces éléments restent déposés sur la surface de la personne (vêtements, peau).
Une contamination interne relève d’une exposition interne à des particules radioactives, c’est-à-dire quand des éléments radioactifs ont pénétré à l’intérieur de l’organisme. L’exposition à ces particules radioactives se poursuit tant que la source est à l’intérieur ou au contact du corps.
Les préconisations en matière d’exposition
La limite d’exposition du public est de 1 millisievert par an (mSv/an) en dehors des expositions médicales et naturelles. En France, toutes expositions confondues (exposition à la radioactivité naturelle, artificielle, médicale), la dose moyenne reçue par chaque habitant est de l’ordre de 4,5 mSv par an (chiffre 2020 – IRSN).
Cette exposition annuelle peut être beaucoup importante selon les régions dans le monde. Par exemple, sur la plage de Guarapari au Brésil, l’exposition à cet endroit est de 80 mSv/an.
Cette valeur, qui dépend de l’emplacement géographique et du mode de vie, est à considérer comme un indicateur macroscopique – à l’échelle de la France entière – et n’est pas applicable à un groupe de personnes en particulier.
Les effets des rayonnements sur l’homme
Toutes les institutions de référence dans le monde (AIEA, OMS, UNSCEAR, Euratom, IRSN, etc.) s’accordent sur les effets des rayonnements ionisants :
Pour un niveau inférieur à 100 mSv, aucun effet à long terme sur la santé n’a été démontré.
Au-delà de 100 mSv, des effets à long terme des rayonnements ionisants ont été démontrés par des études épidémiologiques (étude des populations d’Hiroshima et de Nagasaki).
A partir de 10 mSv, il est préconisé une mise à l’abri des populations, en cas d’un événement. Cette dose représente entre 2 et 4 fois la dose annuelle reçue par la population française.
Au-delà de 50 mSv, l’évacuation est recommandée. Cela représente 10 à 20 fois la dose reçue par an par la population française.
Pour la population, on parle de fortes doses au-delà de 100 mSv, c’est-à-dire entre 20 et 50 fois la dose reçue par an par la population française.
1000 mSv est une dose très élevée qui correspond à 1 Gray. Ce niveau d’exposition à la radioactivité a un effet direct sur la santé et implique un risque certain pour la vie d’une personne exposée dans les semaines et les mois qui suivent (destruction de la moelle osseuse, diminution des plaquettes sanguines et des globules blancs, etc.).
Testez votre exposition aux rayonnements ionisants d’origine naturelle
L’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) met à disposition du public une application Radon & Radioactivité (à télécharger sur votre téléphone) qui permet, à partir d’un court questionnaire, d’estimer son niveau d’exposition individuelle annuelle aux rayonnements ionisants, qu’ils soient d’origine cosmique, tellurique, lié au radon où à la consommation de denrées alimentaires. Cet outil permet de comprendre la contribution de chacune de ces sources à son exposition estimée.