Combien d’années un réacteur nucléaire peut-il être exploité ?
Un réacteur nucléaire n’a pas réellement de date de « péremption », d’autant qu’avec l’amélioration et le remplacement de ses équipements, les centrales nucléaires sont plus sûres aujourd’hui qu’elles ne l’étaient à leur démarrage. Certaines parties ne peuvent toutefois pas être remplacées et c’est leur capacité à fonctionner en toute sûreté qui fixe la limite.
Un réacteur n’a pas de durée d’exploitation maximale fixe. La mise à l’arrêt d’un réacteur dépend de l’entretien, du remplacement des équipements, de la politique nucléaire et énergétique du pays.
En France, par exemple, c’est une décision politique en 2015 qui a conduit à l’arrêt de la centrale de Fessenheim en 2020, après à peine 43 années de fonctionnement. L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) jugeait de son côté la centrale comme l’une des plus sûres de France. Ainsi, à titre de comparaison, la « jumelle » américaine de Fessenheim, la centrale de Beaver Valley, a reçu en 2009 l’autorisation de fonctionner jusqu’à 60 ans. Et certains réacteurs américains et russes ont déjà reçu une autorisation d’exploitation jusqu’à 80 ans. Sur un réacteur de dernière génération comme l’EPR, les éléments non remplaçables d’un réacteur sont dès le départ conçus pour fonctionner au minimum 60 ans.
Grâce aux travaux menés par l’exploitant en vue de leur exploitation au-delà de 40 ans, les centrales nucléaires sont de facto plus sûres aujourd’hui qu’elles ne l’étaient à leur démarrage. Outre le renouvellement des équipements par des technologies dernier cri, les exigences de sûreté sont également, périodiquement, rehaussées et les moyens de contrôle de plus en plus perfectionnés. En France, en effet, l’ASN donne son avis lors des visites décennales. Si tous les contrôles sont satisfaisants, une nouvelle autorisation de fonctionnement est donnée pour une période de 10 ans.