Quelle place pour l’énergie nucléaire dans le programme de Donald Trump ? - Sfen

Quelle place pour l’énergie nucléaire dans le programme de Donald Trump ?

Publié le 9 novembre 2016 - Mis à jour le 28 septembre 2021
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L’Amérique s’apprête à élire son nouveau président et la victoire du républicain semble se dessiner progressivement. Zoom sur le programme des deux candidats à la Maison-Blanche.

Dans une campagne dominée par les attaques personnelles, les thèmes migratoires et économiques, l’énergie n’a pas été au centre des débats. Pourtant, les Etats-Unis premier pays producteur de pétrole et de gaz, second producteur de charbon au monde, et premier exploitant de centrales nucléaires, est un gros consommateur d’énergies, occupant depuis plusieurs décennies la première place.


Donald Trump réfute le fait climatique

Donald Trump, qui se présente volontiers comme le candidat antisystème, affirme son scepticisme sur les questions scientifiques. Dans plusieurs déclarations, le candidat républicain tente d’invalider les faits scientifiques sur le climat, pourtant solidement établis par plusieurs décennies de recherche. En 2012, Donald Trump avait même accusé la Chine d’avoir inventé le concept de changement climatique pour faire chuter la compétitivité des entreprises américaines… 


Si nous ne développons pas la fracturation hydraulique, nous resterons dépendants du Moyen-Orient pour notre énergie.


Dans son programme, le candidat appelle à « rendre les États-Unis indépendants énergétiquement des autres pays ». Il promet, pour y arriver, d’assouplir la réglementation pour permettre aux entreprises de forage et aux sociétés minières d’être plus compétitives. Il s’est également dit favorable au projet d’oléoduc Keystone XL reliant les Etats-Unis au Canada, qui suscite de nombreuses inquiétudes en raison de son impact sur l’environnement. « Si nous ne développons pas la fracturation hydraulique, nous resterons dépendants du Moyen-Orient pour notre énergie », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Bismarck, dans le Dakota du Nord

En cas d’élection, Trump a indiqué souhaiter annuler l’accord américain sur la COP21, et de lever le moratoire qui interdit l’exploitation de nouvelles mines de charbon américaines.

Les propositions du candidat républicain se concentrent essentiellement sur le développement des énergies fossiles, au détriment du nucléaire ? En tout cas, l’atome n’apparait pas dans ses déclarations et ses propositions.

L’héritage Obama pour le climat en danger ?

Cet été, les États-Unis ont ratifié l’accord de Paris sur le climat, conclu en décembre à l’issue de la COP21. Cette décision a été saluée par le camp démocrate.

Le président Obama a rejeté au cours de ses mandats de nombreux projets dont l’impact environnemental aurait été trop important et a amorcé la diminution de la dépendance des Etats-Unis aux énergies fossiles. 

Hillary Clinton pour une exploitation des centrales dans la durée

Comme en 2012, Hillary Clinton s’est entourée de conseillers issus des milieux écologistes. Très engagée sur le front de la lutte contre le changement climatique, ses propositions s’inscrivent dans la continuité de la politique menée par le Président Obama : soutien aux nouvelles énergies renouvelables et opposition au charbon.


Hillary Clinton s’est entourée de conseillers issus des milieux écologistes.


La démocrate a également mis l’accent sur les économies d’énergie et la nécessité pour les Américains de consommer autrement, de manière plus responsable.

Hillary Clinton a par ailleurs qualifié l’accord de Paris (COP21) d’« étape importante ». En cas de victoire à l’élection présidentielle, la candidate s’est fixée un objectif ambitieux : réduire les émissions de gaz à effet de serre américaines de 30 % d’ici 2025 (par rapport à 2005) et de 80 % d’ici 2050.

Quelle place pour le nucléaire dans cette politique climatique volontariste ? La candidate affirme que les Etats-Unis ne pourront pas réduire leurs émissions de CO2 sans le concours de l’atome. Opposée à toute fermeture prématurée de centrales, Hillary Clinton souhaite que les unités existantes soient exploitées dans la durée. En 2012, elle s’est d’ailleurs prononcée pour une modernisation du parc existant. 


Par Gaëtan Metzger (SFEN)

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