Fukushima : l’énergie nucléaire au Japon - Sfen

Fukushima : l’énergie nucléaire au Japon

Publié le 10 mars 2017 - Mis à jour le 28 septembre 2021
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Fin 2015 à la COP 21, le Japon a affirmé vouloir réduire de 26 % ses émissions de gaz à effet de serre en 2030 par rapport à 2013. Pour parvenir à cet objectif, le gouvernement mise sur les énergies bas carbone. En 2030, les énergies renouvelables pourraient ainsi représenter jusqu’à 23 % du mix électrique et l’énergie nucléaire 21 %.

Une autorité de sûreté nucléaire renforcée

En 2012, la Nuclear Regulatory Authority (NRA) a remplacé l’Agence de sûreté nucléaire et industrielle (NISA) et la Commission de sûreté nucléaire (NSC), très critiquées pour leur gestion de l’accident. Sous tutelle du ministère de l’environnement, l’indépendance de la NRA est garantie par son statut. En mars 2014, les 384 salariés de la JNES (Japan Nuclear Energy Safety Organization, similaire à l’IRSN en France) ont intégré officiellement les équipes de la  NRA  qui  compte  maintenant près de 1 000 personnes. La NRA dispose désormais d’une compétence technique qui assoit encore sa crédibilité.

Des réacteurs prêts à redémarrer

Pour obtenir l’autorisation de redémarrage d’un réacteur, l’exploitant dépose un dossier auprès de la NRA. Après examen, l’autorité de sûreté donne son avis. En cas d’autorisation de redémarrage, la préfecture est ensuite sollicitée. Les associations peuvent alors se mobiliser et demander l’arrêt du redémarrage de l’installation. Si cette mesure aboutit, l’exploitant ne redémarre pas le réacteur.

Avant mars 2011, le Japon exploitait 54 réacteurs nucléaires. L’accident a détruit 4 des 6 unités de la centrale Fukushima Daiichi. Les 2 autres réacteurs ont définitivement été sortis du réseau électrique.


Six unités ont été autorisées à redémarrer par l’autorité de sûreté.


Le gouvernement japonais s’est dit favorable au redémarrage de certains réacteurs. Environ 42 réacteurs sont susceptibles de redémarrer (22 dossiers de redémarrage ont été déposés en février 2016 concernant 12 réacteurs à eau pressurisée et 10 à eau bouillante, comme ceux de Fukushima) et 12 sont définitivement arrêtés. Par ailleurs, la poursuite de la construction de deux réacteurs a été autorisée. Le prototype de surgénérateur rapide de Monju a été définitivement arrêté et son démantèlement engagé.

Six unités ont été autorisées à redémarrer par l’autorité de sûreté. 3 sont actuellement en fonctionnement, 2 ont fonctionné pendant deux mois, début 2016, avant d’être arrêtées sur décision judiciaire, et 1 devrait pouvoir redémarrer en 2020. Ce sont tous des réacteurs à eau pressurisée dans des zones ne présentant pas de risque majeur sur le plan environnemental (séisme, tsunami). Trois réacteurs ont par ailleurs obtenu l’autorisation d’être exploités plus longtemps, des travaux de maintenance sont en cours.

L’avenir de l’énergie nucléaire au Japon

Pour atteindre ses objectifs climatiques, le Japon s’est engagé à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 26 % d’ici à 2030 par rapport au niveau de 2013. Pour y parvenir, le gouvernement prévoit de produire 44 % de son électricité à partir de sources bas carbone. A cet horizon, le nucléaire pourrait représenter 21 % de la production d’électricité [1] et les énergies renouvelables 23 %. En dépit de ces efforts, en 2030, le mix électrique restera dominé par les énergies fossiles [2].

Crédit : DR


En 2010, l’énergie nucléaire produisait 27 % de l’électricité japonaise.

La part des énergies fossiles dans la production d’électricité a significativement augmentée, passant de 62 % à 83 % entre 2010 et 2015.

Par la rédaction

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