Comment les accidents nucléaires sont-ils classés ? - Sfen

Comment les accidents nucléaires sont-ils classés ?

Publié le 4 octobre 2020 - Mis à jour le 4 novembre 2021
Sécurité
Sûreté
Synthèse

Pour prendre la mesure d’un incident ou d’un accident nucléaire, une échelle de gravité dite INES (International Nuclear Event Scale) a été créée au niveau international en 1991. Le classement va de l’anomalie sans conséquence (niveau 0) à l’accident le plus grave (niveau 7, coefficient attribué aux accidents de Tchernobyl et de Fukushima Daiichi).

En France, comme partout dans le monde où il y a des installations nucléaires, tous les événements, y compris les plus minimes survenant dans les installations nucléaires, sont déclarés aux autorités de contrôle et rendus publics. Cette pratique fournit des points de repère utiles pour prendre la mesure d’un événement. 

L’échelle INES est utile pour les autorités compétentes et les exploitants, mais elle s’avère aussi être un outil de communication permettant de faciliter la perception par le public de la gravité des incidents et accidents survenant dans les installations nucléaires ou lors de transports de matières radioactives.

Une échelle à 8 niveaux

L’échelle INES comprend 8 niveaux de gravité croissante de 0 à 7. Utilisée à l’échelon international depuis 1991, elle s’appuie sur des critères à la fois objectifs et subjectifs fondés sur les conséquences de l’événement à l’extérieur comme à l’intérieur du site et sur la dégradation des lignes de défense de l’installation interposées entre les produits radioactifs et l’environnement.

La transparence, principe de l’échelle INES

En France, plusieurs centaines d’incidents sont classés chaque année au niveau 0 ou 1. Il s’agit d’écarts et d’anomalies sans conséquence sur la sûreté. Seulement de 0 à 3 événements sont classés au niveau 2 chaque année dans le monde. En France, un seul événement a dépassé le niveau 3, en mars 1980, sur un réacteur UNGG à Saint-Laurent 2 ; événement classé niveau 4.

Tous les événements concernant la sûreté nucléaire sont déclarés par les exploitants sous 24 heures à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), avec une proposition de classement sur l’échelle INES que l’ASN est libre d’avaliser ou de modifier. Tous les incidents classés niveau 1 et au-delà font systématiquement l’objet d’une information sur le site internet de l’ASN, mais aussi d’un communiqué de presse des exploitants.

Dans tous les cas, chaque déclaration d’événement est accessible au public sur le site internet de l’ASN www.asn.fr. En parallèle, tous les exploitants nucléaires listent de leurs côtés, tous les événements survenus dans l’année, a minima, au travers d’un rapport d’activités, d’information, annuel accessible aussi au public.

0 ou 1
En France, plusieurs centaines d’écarts et d’anomalies sans conséquence sur la sûreté sont classés chaque année au niveau 0 ou 1

Les événements nucléaires déclarés sur l’échelle INES > 3 dans le monde

  • Windscale, Angleterre en 1957 (niveau 5)
  • SL1 (réacteur militaire), Etats-Unis en 1961 (niveau 4)
  • Lucens, Suisse en 1969 (niveau 4)
  • Saint-Laurent, France en 1969 (niveau 4)
  • Three Mile Island, Etats-Unis en 1979 (niveau 5)
  • Tchernobyl, URSS en 1986 (niveau 7)
  • Fukushima Daiichi, Japon en 2011 (niveau 7)

Dessin : Guillaume Monnain – Rédaction : Cécile Crampon – Sfen

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